ATTENTATS DE OUAGADOUGOU, UN AN DEJA

Le 15 janvier 2016, la capitale du Burkina Faso était touchée en plein cœur. Les attaques du Cappucino, de l’hôtel Splendid et du maquis Taxi brousse se soldaient par un très lourd bilan : 30 morts, 70 blessés et des dégâts matériels importants. Mais au-delà de ces chiffres qui parlent d’eux-mêmes, c’était la nouvelle équipe gouvernementale, à peine installée que les « terroristes » voulaient déconsidérer.
Conscient du traumatisme de ce drame pour la Nation toute entière, le Président Marc Roch Christian Kabore a tenu à rendre un hommage solennel à ceux, Burkinabè et étrangers, qui sont tombés, victimes aveugles d’assaillants criminels. Une marche silencieuse et digne s’est ainsi déroulée de la place de la Nation jusqu’aux lieux où se sont déroulés les attentats.
Si cette soirée terrible a plus frappé les esprits par la simultanéité des actions, il convient de rappeler que le Burkina Faso avait été depuis avril 2015, la cible d’attaques « terroristes » qui s’étaient soldées par une quarantaine de décès et de nombreux blessés. Il faut bien dire que la période d’instabilité qu’a connu le pays pendant deux ans et l’envoi de troupes au Mali aux côtés des soldats maliens , français et autres, ont contribué à cet état de fait. Les ennemis du Burkina espéraient créer les conditions du chaos et déstabiliser les nouvelles autorités. . On pourrait à l’infini chercher les causes de ces maux qui frappent l’Afrique sahélienne : déstabilisation de la Lybie, interprétation radicale d’une religion, pauvreté, ou régionalisme.
Il est évident que l’on ne pourra pas faire disparaitre tous ces facteurs générateurs de frustrations conduisant à des actions brutales d’un claquement de doigts. En revanche, les pays cibles peuvent agir sur d’autres causes comme : la pauvreté, l’ignorance, l’analphabétisme et renforcer les moyens dédiés à la sécurité.
C’est ce à quoi s’évertuent les autorités burkinabè depuis leur entrée en fonction il y a maintenant quinze mois.
Au plan de la résorption de la pauvreté et du développement en général, la Conférence sur le PNDES (Programme National de Développement Economique et Social) qui s’est déroulée à Paris les 7 et 8 décembre dernier avait été un immense succès ; tant pour la crédibilité du pays que pour les promesses financières des bailleurs de fonds publics et des investisseurs privés. Encore fallait-il que ces promesses se concrétisent.

Or, depuis décembre, un grand nombre de promesses de dons se sont concrétisées.
A telle enseigne que des partenaires importants ont eu des entretiens très poussés avec les autorités burkinabè afin d’étudier la mise en œuvre du PNDES sur le plan pratique : en décembre, des conventions avaient déjà été signées à Paris avec l’Union européenne, la France et le Luxembourg. Le 23 janvier, M. Paul Kaba Thieba, Premier Ministre burkinabè, recevait les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), à la tête desquels était Cheick Fantamandy Kanté, représentant de la Banque mondiale à Ouagadougou. Quatorze cadres sectoriels ont été envisagés. Puis du 13 au 15 février, une délégation de l’AFREXIMBANK, la banque africaine d’import-export, qui avait prévu de financer le PNDES à hauteur de 1.5 milliards de dollars s’est engagée sur une quinzaine de projets.
Cette mobilisation générale des partenaires financiers du Burkina Faso sont de bon augure pour la mise en place rapide de projets qui devraient remettre le pays sur les rails et améliorer la situation des Burkinabè.
Quant à la gestion des problèmes sécuritaires, le gouvernement s’est engagé à redynamiser les forces chargées du maintien de l’ordre, grâce à une réorganisation des effectifs et des moyens matériels supplémentaires mieux adaptés à la lutte contre les nouveaux dangers qui menacent le pays et sa population.
Il semblerait que ces mesures commencent à porter leurs fruits, puisque trois jours après l’attaque d’une patrouille de gendarmerie à la roquette le 20 mars à une vingtaine de kilomètres de Djibo, dans le nord du pays, les forces de sécurité ont éliminé Harouna Dicko, un des chefs « rebelles » et arrêté 18 personnes.
SI le monde est en effervescence depuis toujours, paradoxalement, les menaces qui minent nombre d’Etats africains sont encore plus nombreuses qu’au lendemain des indépendances. Un pays ne peut en venir à bout sans l’aide de partenaires historiques ou nouveaux. Le Burkina Faso a des atouts : un peuple travailleur, une grande cohésion, des institutions démocratiques, des ressources naturelles et une situation stratégique qui peut en faire le hub de la sous région.
Toutes les conditions sont donc réunies pour que son développement s’accélère et contribue à rendre inopérant le travail de sape que mènent certains groupes « terroristes » qui tirent parti de la faiblesse des populations qu’ils veulent embrigader.

Marc Aicardi de Saint-Paul Chevalier de l’Ordre National

Attentats de Ouagadougou, un an déjà

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