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Burkinaventure
11 février 2018

Compte Rendu du Voyage du 12 au 26 janvier 2018

 

Compte Rendu du voyage du 12 au vendredi 26 janvier 2018.

Cette année, ce sera : « Charlie et ses drôles de dames ».

Car nous sommes 3 : Nicole, présidente de "La Mâtine,  Sylvie qui nous accompagne, curieuse de découvrir le Burkina Faso et notre travail sur le terrain (Elisabeth la surnommera « reporter sans frontière ») et moi même, présidente de "SBD".

Arrivée aéroport vendredi 12/01 à 20 h 50. Contrôle passeport...

récupération des bagages : 6 grosses valises et 3 petites... Petit conflit entre porteurs, officiel et non officiel... (les deux seront rémunérés).

Joël, Arsène et Elisabeth de "TTBM", partenaire de "SBD", nous attendent avec 2 taxis. On charge les bagages et ...direction maison.

Là nous retrouvons : Emile, Sylvie et Edouard (nouvelles jeunes recrues de TTBM).

Installation dans les chambres et ouverture de la valise dont le contenu est destiné aux membres de TTBM (vêtements de marque, de 1er choix, récupérés auprès de nos propres enfants). Il y en a pour tout le monde...

 

Samedi 13/01 : marché artisanal : bronziers, touaregs pour les boîtes en cuir, sculpteurs sur bois.

On fait le plein, le séjour ne réservant pas beaucoup de jours à l'achat d'artisanat.

Dimanche 14/01 : visite à Djicofé (derrière le barrage), lieu dit où est installée l'association "TTBM"

Là encore, transport des valises, celles contenant : les vêtements et les livres destinés aux enfants, et les 10 sacs à dos et cahiers de vacances pour ceux qui sont passés en sixième cette année.

Sylvie sait créer le contact avec les enfants et propose le petit jeu du « filet et des poissons ».

Les enfants sont joyeux et sont demandeurs pour les livres (cela me fait très plaisir). Je leur explique comment fonctionnent les cahiers de vacances, on fait une leçon ensemble et on se réfère au corrigé à la fin du cahier. Ces cahiers permettent aux enfants de travailler seuls ou en groupe (ce à quoi je les encourage vivement) et peuvent se substituer au cours de soutien.

Nous soldons tout le contenu des valises : Joël fait mettre en rang les petits enfants qui sont venus par curiosité mais qui ne font pas partie de TTBM et leur distribue les vêtements qui restent, trop petits pour nous... Beaucoup de joie dans tout cela.

Nous mangeons tous ensemble ; repas pour 70 personnes (financé en grande partie par Sylvie) : macaroni sauce tomate et poissons : 38 € + eau : 10 € + bananes : 10 € + fraises Tagada (apportées par nicole)

Petit discours pour redire aux parents et aux enfants combien l'éducation est importante, leur dire aussi que je suis leur scolarité et que cette année, pour la première fois, il m'a manqué les bulletins scolaires d'une dizaine d'entre eux... C'est pas facile... 

 

 

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Lundi 15/01 : départ pour Ouahigouya. Visite du projet de l'association "La Mâtine"

dans un superbe 4 x 4 Toyota qui s'avérera sobre comme un chameau et indispensable pour « passer partout ». Le propriétaire ne la loue qu'à des chauffeurs qu'il connait bien... Circulation correcte dans Ouaga, le gros des travailleurs est déjà sur place. Déviation car construction d'un échangeur à la sortie nord-ouest de Ouaga. Les projets ont l'air de se réaliser. On traverse la voie ferrée Abidjan-Niger, qui gràce à la coopération ivoiro-burkinabé et Sitarail, filiale du groupe Bolloré, doit être prolongée jusqu'à Kaya (ville minière) et Tambao (manganèse).

A long terme, réalisation de la boucle ferroviaire ouest africaine.

A mi chemin, la traversée de Yako nous pose problème. Des manifestants (instituteurs du public et enfants) ont barré la route et nous font stationner. Attente de ¾ d'heure... puis une âme charitable s'approche de la voiture... Il y a moyen de contourner le village... Nous le suivons et partons dans la brousse. Sylvie en profite pour faire de belles photos du village traversé : animaux en liberté, greniers, fours en banco...Opération réussie, âme charitable récompensée. Nous rejoignons le goudron...

Un peu plus loin à Gourcy... même problème... Même solution...Cette fois ci, ce sont les habitants du village qui nous indiquent discrètement le chemin puis un grand père à moto... Grand père récompensé, nous rejoignons le goudron.

On arrive avec 2 heures de retard... On se gare devant une école privée. Nous avons rendez vous avec la correspondante de l'association : "La Mâtine", dont Nicole est la présidente. Un groupe d'élèves (cours primaire)s'approche de nous, « les blancs ». on commence à dialoguer puis on leur demande une chanson. Ils nous chantent « la bienvenue »... Ils aiment toucher nos cheveux...Un bon moment de convivialité.

La correspondante arrive, on se quitte. Eux entrent en classe ; nous, on va manger rapidement car il est prévu de visiter des écoles (on assistera à une leçon de sciences sur l'appareil urinaire... Les enfants ont beaucoup de mérite). On rend visite également aux familles dans lesquelles sont placés les enfants des rues dont s'occupe Nicole et son association... Remise de vêtements et livres, et discussion avec les familles sur l'avenir des enfants... Certains sont plutôt bons et iront au lycée et peut être même en fac.

La nuit tombe rapidement : spray anti moustiques et petite laine car il commence à faire frais.

Nos objectifs sont atteints...

Repas du soir puis dodo à l'hôtel...

Sylvie doit me maudire... Je lui ai dit qu'il n'était pas nécessaire d'emporter son sac à viande...

Ne jamais écouter les copines... et... pas de couverture...

Certains peuvent se demander pourquoi on dépense de l'argent pour ces enfants...Pour moi, c'est du bonheur partagé, de la joie et des rires... et c'est bon pour la planète...

Pour la petite histoire, on apprend que des Chinois ont construit un abattoir. Ils y ont tué beaucoup d'ânes pour avoir la peau et ont jeté les carcasses à tel point que les habitants des villages environnants ont été incommodés par l'odeur et se sont plaint.

L'abattoir a été fermé et il est interdit de sortir du Burkina avec un âne car on a craint que l'espèce disparaisse.

J'ai oublié le prix pour une peau d'âne mais cela n'excédait pas quelques mois de revenus.

 

Mardi 16/01 : marché de Ouahigouya

Pyramide de légumes et de fruits (nous achetons mangues et tomates), gros sacs de céréales (riz, mil), ignames, pains de singe, noix de cola et de petit cola mais aussi pagnes, stands médicaments, balances pour peser l'or, awale, grosses marmites et écumoir en fer blanc, panneaux solaires...

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Nous nous rendons ensuite à « La maison de la femme » pour acheter des mangues séchées, des biscuits de pains de singe au lait et à la fraise, des savons au beurre de karité, de l'huile de neem et de balanite (dattier du désert). La plus grosse partie de leur production est vendue dans les « Bon Samaritain » de Ouaga.

Repas de midi, retour à l'hôtel, temps libre repos jusqu'à 17 H 30.

Puis en soirée, repas pour les familles et les enfants avec petite fête de remise des prix. Les enfants ont mis leurs beaux habits et ont préparé pour Nicole de petites lettres de remerciement, des poèmes qu'ils nous lisent, des chansons... Séances émotion...

Certains de ces enfants veulent devenir avocat, médecin, garagiste ou homme en tenue dans la BAC (brigade anti corruption).

 

Mercredi 17/01 : re - marché puis « chez les dames ».

Encore un petit tour sur le marché pour acheter des pagnes...

Une manifestation d'instituteurs et d'enfants scolarisés envahit le marché. On ressent bien leur colère... et les petites commerçantes de pagnes ont vite fait de se réfugier dans les magasins avec leur marchandise et... nous avec... Les conflits sont récents dans les mémoires : guerre avec le Mali en 2012, insurrection et attentat depuis)... Les petites gens se sentent fragiles et voudraient bien pouvoir vivre en sécurité... Le conflit sera réglé quelques jours plus tard.

Nous retournons à la « maison des femmes » pour les saluer. Visite surprise. Avec plaisir nous trouvons Lookman et Zacharia dans leurs belles chemises en train de lire les livres (bandes dessinées) que Nicole leur a offerts la veille. Cela fait plaisir.

Nous visitons le centre : moulin à maïs jaune et maïs blanc, séchage de la farine. Fours solaires pour faire sécher les mangues.

Métier à tisser : il faut une semaine et deux écheveaux (7, 5 €) pour faire une pièce de tissus qui sera vendue : 28 €. Gain par semaine : 20,5 € soit 80 € par mois maxi... C'est un « bon » salaire.

Pour cloturer notre séjour : un petit tour chez les handicapés qui font de très jolies boites en cuir. Elles sont plus jolies que celles achetées à Ouaga et moins chères.

 

Jeudi 18/01 : départ pour DEDOUGOU par la piste.

Les paysages sont enchanteurs : l'espace et la nature... Les villages avec leurs greniers à céréales, les animaux en liberté. On croisera des petits ânes en vadrouille (en vacances ?)

 

Nous cherchons des champs de coton en fleurs mais la récolte a déjà été faite. Nous trouverons de grosses balles de coton, chargées dans des camions pour l'exportation.

 

Nous croisons deux Touaregs avec leur dromadaire... Séance photos.

 

Déjeûner à TOUGAN chez « Tantie Choco ». La carpe est délicieuse

 

en repartant Joël interpelle un jeune homme pour savoir où acheter de l'eau en bouteille. Il lui demande s'il est Samo (c'est une ethnie) car il y a une parenté à plaisanterie entre Samo et Mossi. « Non » lui répond le jeune. « Tant mieux pour toi... Sinon je t'aurai vendu aux blanches ! » le rassure Joël. Tout ceci nous amuse beaucoup.

 

Après une journée de piste, on comprend l'intérêt d'une route goudronnée et on n'est pas en saison des pluies... Les ouvrages d'art sont en cours. Les travaux devraient être terminés avant juin. Beaucoup de villages vont être désenclavés ce qui va faciliter les échanges et booster l'économie de la région.

 

Arrivée à Dedougou, rencontre avec Baba (qui s'est lancé dans un très beau projet), installation dans les chambres et repas du soir.

 

 

 

Vendredi 19/01 – Dédougou, centre de pré scolarisation, association que soutient "La Mâtine"

 

Matin : visite du « centre de pré scolarisation avec bibliothèque » de Baba (directeur d'école à la retraite). Présentation du personnel : éducatrice, cuisinière, déléguée aux femmes ayant subi des violences. Les enfants (moins de 5 ans) sont au nombre de 21. Au tableau, le programme de la journée me paraît bien chargé : éducation civique, contes, chansons... initiation aux mathématiques. Tout ceci se fait uniquement à l'oral. C'est très intéressant : on apprend aux enfants à écouter et à parler en français, ce qui va beaucoup les aider pour le CP...

 

Tournée de fraises Tagada... Les enfants sont hésitants. Je me demande ce qu'ils vont raconter à leur mère ce soir.

 

Sur le site, il y a une petite maison qui sert de refuge à 3 ados « enfants des rues ». Ceux ci sont scolarisés et gardent le site. Système « gagnant - gagnant ».

 

Nous partons ensuite visiter le village de pôtiers de Tcheriba. Ce sont des femmes qui réalisent les poteries sur un tour, celles ci sont ensuite cuites sur feu de bois recouvert de morceaux d'anciennes poteries puis plongées dans un bain d'eau de neere qui les rend marron ou noir selon qu'on ait attendu qu'elles refroidissent ou non.

 

La chaleur commence à monter... on rentre manger et se reposer.

 

 

 

Samedi 20/01 – retour à Ouaga

 

Déjeûner à Koudougou, 3 ème ville du Burkina Faso : riz soumbala (graine de neere)

 

vendeuse ambulante qui nous propose toute sorte de choses : sachets de spiruline (effectivement il y a une ferme à KDG. Sylvie connaît le propriétaire mais il est actuellement en France et c'est samedi nous ne pourrons pas la visiter, tant pis) mais également du kan kan kan (si je me souviens bien). Encore une occasion d'échanger nos points de vue et de bien rigoler...

 

Nous avons le temps de passer au QG, à Kalgondin, saluer la bande à Joël... Et là encore... en plein Ouaga, à 200 m de l'aéroport, un dromadaire avec son touareg. On ne peut pas le laisser passer comme ça... Séance photos, il est majestueux... et le touareg aura de quoi manger ce soir.

 

Pour info, le nouvel aéroport sera implanté au dessus du barrage de lumbila (si mes renseignements sont bons). Nord est de Ouaga.

 

 

 

Dimanche 21/01 : repas de midi chez Joël

 

Auparavant : achat de bananes (70 pour 7 €) de sucettes (40 pour 3 €), sodas pour enfants  (40 pour...moins de 10 €).

 

Nous arrivons chez Joël, je suis heureuse de constater que les arbres qu'il a plantés autour de sa maison et dans sa cour commencent à faire de l'ombre... Il a invité une dizaine de personnes... et sa femme a fait le repas pour tout le monde (aidée par Sylvie, la nouvelle recrue de TTBM)...

 

La fin de l'année a été difficile pour la famille de Joël : sa femme a eu un accident de moto, brûlure à la cheville avec le pot d'échappement, deux de ses enfants ont été hospitalisés pour crises de palu, et lui même est rentré à l'hôpital pour quelques jours mais ce n'était pas le palu seulement de la fatigue...

 

Le climat met les organismes à rude épreuve. Les maisons protègent mal de la chaleur ou de l'humidité, or un mauvais sommeil engendre une baisse du système immunitaire . Les déplacements dans la poussière ou dans la boue, selon la saison, sont difficiles et abîment rapidement les véhicules. Les moustiques véhiculent des maladies : dingue, palu... L'harmatan apporte les méningites... C'est pas facile

 

Après midi :

 

Rencontre avec les enfants de TTBM et leurs parents.

 

Joël est un orateur. Il leur raconte notre périple, soulignant les points importants, précisant que les enfants soutenus par Nicole à Ouahigouya ont de l'ambition, mais que eux aussi peuvent devenir avocat ou médecin.

 

Jean Baptiste de l'ONG « Compassion internationale » nous fait la traduction. Il s'exprime très bien, a un vocabulaire varié et précis. Parfois, j'ai l'impression que certains s'expriment mieux que nous...

 

Nous distribuons les photos faites l'année passée, récompensons les 10 meilleurs. Ils auront cette année un container de 100 l avec couvercle pour stocker l'eau (moi, j'en ferai bien un tub pour me plonger dans l'eau tiède en fin de journée...).

 

TTBM nous offre à chacune un cadeau, un collier, nous sommes très touchées.

 

 

 

Lundi 22/01- visite village de Joël : Yaïka, puis arrivée à Fada, visite du centre de "Soeur Ange" soutenu par "La Mâtine"

 

Nous achetons en bord de route, à la sortie de Ouaga : pain et gâteaux pour apporter au village.

 

A 12 km du goudron, en pleine brousse. Joël nous montre où il est né, salue un peu tout le monde dans son village. Les gens sont surpris mais heureux de le revoir. La plupart sont à un enterrement. Dans la brousse, les baobabs sont énormes. Les greniers sont pleins de sorgho. Photos... Photos...

 

Déjeûner à Koupela

 

Arrivée à Fada, visite de « sœur Ange ». Bel établissement recueillant actuellement une vingtaine d'enfants des rues : scolarisation et formation professionnelle mais avant tout sociabilisation. Le centre existe depuis 12 ans, il solutionne une centaine de situations par an (enfants de la rue à cause de mariages forcés, de conflits familiaux, de violence, d'adultères...).

 

Sur cette route : Côte d'Ivoire-Niger, on voit beaucoup de camions surchargés, de véhicules calcinés dans les bas côtés et de tombes car nous explique Joël : lorsqu'une personne décède dans un accident, son corps n'est pas rapporté chez lui. Cela pourrait provoquer d'autres morts accidentelles dans la famille. Par contre, s'il va à l'hôpital et qu'il décède à l'hôpital, on peut rapporter le corps dans la famille.

 

Il y a aussi des problèmes de douane. Un village entier a été « corrigé » par la police (ou l'armée) car il y avait des trafics en tout genre et les fonctionnaires ne pouvaient plus y pénétrer pour ponctionner les taxes. La situation est redevenue normale. Tous les habitants ont été considérés comme complices.

 

 

 

Mardi 23/01 : jardin botanique - baobab sacré - grand marché – tournée des hôtels.

 

Rencontre avec notre « guide » : Natama, instituteur, né au Niger, élevé au Burkina Faso.

 

Nous apprendrons que les gens de sa tribu ne doivent normalement pas manger de poulet !!!

 

Très intéressant... Dans l'histoire de sa tribu, il est question d'une attaque d'une tribu voisine, d'un habitant qui n'a pu se sauver car il avait dans sa jambe un ver de Guinée... et d' un poulet qui l'aurait sauvé en lui retirant ce ver...

 

Il est dit maintenant que c'était un poulet blanc et donc que l'on peut manger tous les autres poulets)...

 

Il serait dommage que ces croyances disparaissent car elles ont toujours un fond de vérité et forment la culture et l'identité d'un pays.

 

Nous nous rendons au jardin botanique « Bantia » .

 

Un homme a eu l'idée, il y a une douzaine d'années de créer un parc de 25 ha pour préserver des espèces végétales en voie de disparition.

 

On l'a traité de fou mais il a tenu bon. Les arbres sont répertoriés avec leur propriétés médicinales. Il a disposé dans le parc des canaris plein d'eau pour les oiseaux.

 

Comme source de revenus, le parc produit 80 tonnes de foin par an pour les animaux et les toits des cases, et une pépinière et une pisciculture (bassin rempli avec la saison des pluies et ensemencé avec des alevins) ont été crées...

 

Autre homme remarquable, celui qui nous raconte l'histoire du « Baobab sacré ». L'histoire remonte au 12 ème siècle : un conte avec un fond de vérité, avec pour toile de fond les combats que se sont livrées les tribus « gourmanchées », celles du Niger et du Congo qui vivaient sur le même sol avant que les colons n'y dressent des frontières... Où il est question de géomancie... de clous magiques qui peuvent retenir une personne, et qui forment une ceinture protectrice autour de la ville de Fada, la protégeant du vent qui apporte les maladies ou d'éventuelles personnes mal intentionnées... Passionnant...Il y est aussi question de la lèpre qui y serait transmise volontairement, en faisant marcher la personne ciblée dans un endroit précis... On peut au moins retenir que la population a souffert de cette maladie...

 

Repas de midi (on a trouvé un bel endroit à l'ombre et bien aéré), puis repos.

 

Après midi : visite du grand marché, différent de celui de Ouahigouya : moins de légumes frais mais plus de graines et d'épices... Fermeture à 18 H : les vautours viennent faire le ménage dans le secteur boucherie...

 

Ce soir, nous faisons une tournée des hôtels :

 

  • hôtel « Panache » tenu par des Syriens, à l'européenne avec piscine (pour 4 € on peut profiter de la piscine sans être client de l'hôtel) 15 € la chambre 1 lit simple, 22 € la chambre 2 lits. Petit déjeûner : 6 €.

  • Auberge « Faveur », 7 € lit double, garage pour voiture, mais excentré, très propre.

  • Hôtel de « l'Avenir », très propre avec jardin, 7 € lit double.

 

Cette petite étude a été motivée par une question que l'on se pose depuis quelques jours :

 

est ce que la propreté et l'entretien des hôtels dépend de la nationalité du propriétaire-gérant ?

 

La réponse est : non.

 

 

 

Mercredi 24/01 : marché au bétail – Centres de formation – cour du roi

 

Visite du marché au bétail qui se tient tous les dimanches. Les animaux arrivent des pays limitrophes : Niger, Bénin, Ghana...Il y a des couloirs pour les contrôles vétérinaires, les vaccinations.

 

L'étendue du marché est impressionnante, avec beaucoup de box pour les animaux et de nombreux magasins pour les commerçants (alimentation, vêtements, etc). Les bâtiments ont été construits par la coopération suisse.

 

Chaque petit animal : chèvre ou mouton rapporte 500 Fcfa à son entrée et à sa sortie du marché (au total ; 1,5 €) et chaque gros animal tel que le boeuf rapporte 4,5 €...

 

Ensuite, nous visitons un centre de formation de couturiers qui mène à un diplôme d'état en 2 ans et un centre de formation de coiffeurs et fabrication de perruques (Cheveux synthétiques et cheveux naturels qui viennent d'Inde). Formations théorique et pratique très pointues. Natama y travaille bénévolement.

 

Nous y croisons une délégation d'Epernay (ville de France) car Fada est jumelée avec Epinay depuis 40 ans.

 

Cour du roi : protocole. Nous devons nous agenouiller devant sa majesté. Nous sommes gauches, ceci n'est plus natural pour nous. Par contre, le boucher est « aplati » devant sa majesté.

 

Nous nous présentons. La conversation est très agréable. Le roi et la reine ont vécu à Paris. Ils nous racontent la France qu'ils ont vécu. Le rôle du roi est encore très important : c'est celui d'un médiateur. Il règle les petits conflits de la ville. Il a beaucoup d'humour. La reine : Marguerite semble très heureuse de nous recevoir mais est stressée. Trop de choses à organiser pour une seule personne (elle a de la TA).

 

Ce roi est chrétien et n'a donc qu'une seule femme. Normalement, le roi a plusieurs femmes. Ce qui permet de répartir les tâches... Lorsqu'il décède, ces femmes restent à la cour. Le nouveau roi (élu) les considère comme ses femmes et/ou en prend de nouvelles...

 

Selon le protocole, nous aurions dû apporter un cadeau. Nous n'avons rien car cette visite a été organisée au pied levé par Natama. Nous convenons donc d'un cadeau que l'on fera passer par Annelise : le parfum de la reine, « l'instant » de Guerlain.

 

Repas de midi : nous goûtons au foutou, c'est de l'igname cuit puis écrasé dans un pilon, parfois mélangé à de la banane plantain, servi sous forme de boule de pâte avec de la sauce. Cela tient au corps.

 

Repos.

 

En soirée, nous rendons visite à un sculpteur sur bois, Soumaila KANLA.

 

Il a participé au 10 ème festival « Lafi Bala » du 30/06/2017, à Chambéry

 

Initialement informaticien, lors d'un voyage en France, il a remarqué que beaucoup de nos meubles étaient fabriqués à partir d' acajou ou de bois de rose, arbres de son pays.

 

Il a alors suivi une formation d'ébéniste et est rentré chez lui. Il a une grande connaissance des arbres. Il lutte contre la déforestation, fait de l'information, et a créé une pépinière.

 

Il fait également pousser de l'artémise pour sa propre consommation (contre le palu). Personnage atypique et très intéressant...

 

Il a une galerie à Ouaga « kalanexpo mobilier luminaire » qui est tenue par sa femme.

 

Nous n'aurons, hélas, pas le temps d'y faire un saut.

 

 

 

Jeudi 24/01 : retour Ouaga

 

Cela sent la fin des vacances .

 

Départ précipité. Des bouchons se forment sur les routes. De justesse, nous passons. Ce conflit entre état et instituteurs sera réglé quelques jours après notre retour.

 

Nous repassons voir la femme de Joël pour changer son pansement... La plaie semble en bonne voie de guérison.

 

Pour la dernière nuit à Ouaga nous avons réservé aux « Palmiers ».

 

La prochaine fois, nous essaierons : « Notre Dame de Lorette », centre ville, près de la maison du peuple.

 

 

 

Vendredi 25/01 : marché artisanal

 

En effet, Nicole et Sylvie ont encore quelques achats à faire et il me manque des « batiks » pour les marchés

 

Nous déjeunons sur place. Nous partons, d'autres arrivent, dont un groupe d'une vingtaine de touristes... Tant mieux.

 

Je pars récupérer 2 balafons chez un artisan et dire « au revoir » à la bande de TTBM... Je retrouve Awa dans la cour de l'école, elle y vend des sorbets, on discute un peu, elle m'apprend qu'elle a passé, l'année dernière, 1 mois et ½ en côte d'ivoire, près de la mer, chez des connaissances qu'elle aidait un peu au marché. Quelque part... je l'envie... Moi aussi j'aimerais bien passer 1 mois et ½ en côte d'Ivoire.

 

Il nous reste à boucler les valises et à nous rendre à l'aéroport, Joël a tout organisé.

 

Nous sommes tristes. Nous quittons la chaleur, les couleurs, les rires et les sourires pour retrouver notre monde en noir et blanc, mais sécurisé... Pas de palu, de l'eau chaude et des routes goudronnées.

 

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