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Burkinaventure
28 janvier 2016

Compte Rendu de voyage du 15 au 25 janvier 2016

 Voyage du 15 au 25 janvier 2016

Ouagadougou, Ouahigouya, Dedougou, Bobo Dioulasso, Boromo, Ouagadougou

 

J'étais fatiguée moralement, épuisée, vidée.

J'ai refait le plein d'énergie.

Que de bonheur, que de rires, que de rencontres exceptionnelles... vous ne me croyez pas ? et pourtant...

Alors... qu'y a t il là bas ? qui manque tant à certains ici ?

 

Dans mes bagages ( 2 grosses valises de 23 kg) j'emporte :

  • 37 pièces de vêtements pour petites filles, 30 pièces pour grandes filles, 45 pour les garçons (nous avons 18 filles et 12 garçons).

  • 13 petits livres pour CP CE1 et 9 pour CM1 CM2.

  • 36 revues Mickey

et pour les membres de TTBM et les parents des enfants : des vêtements, des téléphones portables, etc... et d'autres choses encore qui leur sont utiles et qui permettent de récompenser ceux qui aident Joël (le président de « TTBM ») dans son action de scolarisation d'enfants défavorisés.

 

L'atterrissage à Ouaga a été différé, pour cause d'attentat cette fois-ci.

Passage par Niamey (Niger), Lome (Togo)... Je suis surprise par la patience des passagers, tout le monde garde son calme et sympathise avec son voisin...

En résumé, on atterrit à ouaga 24 H plus tard.

Nous décidons de maintenir notre programme. Je voyage avec une amie, la présidente de « La Matine » et notre chauffeur sera Joël. Il a loué un 4 X 4.

 

Nous passons la nuit « chez Justine », toujours très accueillante, et partons le lendemain, dimanche 17/01, pour Ouahigouya... Sur la route, de nombreux barrages de police, gendarmie, CRS, militaires...

 

A Ouahigouya, nous sommes accueillies par deux personnes influentes qui agissent pour améliorer la condition des femmes : cours d'alphabétisation et l'apprentissage de petits métiers tels le tissage et la fabrication de savons (huile + soude + argile).

 

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Nous visitons un village de potiers (Youba) et découvrons leur technique de fabrication et de cuisson des jarres à fond rond qui s'empilent les unes sur les autres...

 

 

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Nous avons le temps de rendre visite à quelques enfants soutenus par « La Matine » dont l'action est la protection et la scolarisation d'enfants abandonnés..

Nous rendons également visite à une grand mère, dont la petite fille est scolarisée par "La Matine". (elles vivent toutes les deux dans une cabane). Son seul bien est "quelques pommes de terre"... qu'elle nous offre sur un journal...

Visites rapides mais indispensables.

« La Matine » est relayée sur le terrain par Constance, personnage indispensable et performant.

Puis nous retournons à Ouagadougou passer la nuit. Il nous a été déconseillé de rester sur Ouahigouya.

 

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Le lendemain donc, nous partons pour Dedougou.

Nous mettons Joël à rude épreuve : rouler n'est pas facile : les villages sont à passer à 50 km/h et beaucoup de coupes vitesses ne sont pas signalés. Nous sommes souvent arrêtés par des barrages de police ou gendarmerie ou l'armée pour vérification des papiers et du véhicule... et une fois pour... excès de vitesse mais personne n'a vu le panneau et, nous ne sommes pas les seuls... c'est une affaire qui doit se régler subtilement et nous laissons faire Joël...qui s'en tire bien.

Lundi 18/01, à Dedougou : rencontre avec un directeur d'école à la retraite. Il a monté, sur ses propres deniers, un centre de garderie pré scolaire, accueillant une cinquantaine d'enfants de 3 à 6 ans, le matin, pendant que leurs mamans travaillent sur le marché... Un éducateur vient une fois par semaine pour faire faire des exercices physiques aux enfants et en même temps leur apprendre le français. Il est chargé également de la formation de la jeune femme qui garde ces enfants quotidiennement. Nous avons assisté à « La marche des canards ». Beaucoup de bonne humeur dans tout cela et je reconnais l'utilité de la démarche. Ces enfants auront beaucoup d'acquis avant d'arriver au CP, car la principale difficulté dans ce pays, c'est que la scolarité ne se fait pas dans la langue maternelle. Or, entre 3 et 6 ans, l'apprentissage d'une seconde langue est très facile.

Dans ce centre, il a construit également un hangar muni de panneaux solaires pour les jeunes étudiants qui n'ont pas d'éclairage chez eux.

Soirée et nuit à Dedougou, ville calme et accueillante, bien ombragée.

Cette région est le grenier du Burkina. En cette saison, on récolte le coton. Il y a matière à faire de belles photos.

 

DSCN0973direction Bobo Dioulasso.

Sur la route nous apprenons différentes recettes telles « l'eau de mil » , un apéritif : piment fort écrasé + beurre de karité + tamarin (ou citron) + miel.

L'eau de mil peut aussi être une eau enrichie : on met du mil au fond d'une jarre, de l'eau par dessus, on laisse poser puis on boit l'eau.

Repas de midi offert par Joël : galettes de haricot blanc (samsa) préparées spécialement pour nous par une marchande au bord de la route, composées de farine de haricot blanc local, eau et sel... et gâteaux composés de farine de blé, levure, eau et sel... Nous aimons les choses simples et qui ont du goût et nous nous régalons.

Mardi 19/01 à Bobo Dioulasso, ce seront deux rencontres amicales : « La matine » y a un ami auquel elle veut rendre visite. Elle ne l'a pas vu depuis des années. Il voyage beaucoup. Cette fois ci il est sur Bobo, c'est une chance. Il nous invite chez lui. C'est une rencontre qu'il ne fallait pas manquer... C'est un humaniste, proche des petites gens, quelqu'un de bien, de drôle et qui a de l'humour.

Nous passons un moment fort agréable. Mais, nous sommes attendus ce soir chez deux de mes amis...

Il nous y fait conduire... C'est la classe.

Soirée amicale donc dans une maison atypique, style « Gaudi », fraîche car bien ombragée. Le terrain était nu il y a quelques années, c'est maintenant une oasis. C'est certain, au départ, il faut de l'eau. Mais après, plus besoin de climatisation.

Le lendemain matin, de 4 H 30 à 5 H, les appels à la prière se succèdent : chaque voix, chaque mélodie est différente. C'est un moment superbe et plein d'émotion...

Moi aussi, j'ai envie de prier, au lever du jour, pour que cette journée soit pleine d'amour...

Puis tous ensemble, mercredi 20/01, dans la matinée, après un petit déjeuner somptueux, nous partons visiter l' « huilerie nouvelle du faso ». C'est l'huile de graines de coton qui y est raffinée aux normes européennes.

L'huile de coton a beaucoup de vertus, elle peut être utilisée dans les cosmétiques, elle peut se conserver 2 ans, les bactéries ne s'y développent pas, elle supporte bien la chaleur. On y ajoute de la vitamine A contre la cécité.

Elle contient du gossipol, c'est un pigment toxique qui est ôté à la décoloration.

C'est la moins chère après l'huile de palme mais sa production ne suffisant pas pour couvrir les besoins du pays, il n'y a pas d'exportation.

Nous allons ensuite faire quelques achats : boîtes en cuir, tissus, médaillons en ébène...

puis au resto, spécialité : le capitaine (c'est un poisson).

 

Nous nous quittons en début d'après midi car nous sommes attendus ce soir à Boromo...

A Boromo : soirée exotique dans une construction en voûte nubienne, repas sous la tente, couscous excellent, légumes du jardin.

Nous faisons le point avec Joël sur la meilleure façon de communiquer pendant l'année, la direction à donner à notre partenariat, les projets de TTBM et de SBD....

Enfin, je prends la chambre du haut avec terrasse et vue sur les toits... Moment de calme... Les bruits de la campagne... la nuit est étoilée... On respire bien ici...

 

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Je ne donnerai ma place pour rien au monde...

Le lendemain matin, jeudi 21/01, au petit déjeuner, notre hôte nous propose des CD de musique burkinabée, c'est lui même qui les produits et ...l'interprète, Kadi Kaya, est dans le jardin. Le style est reggae. Nous les écoutons sur l'ordi et lui en achetons.

Ensuite, sortie pour voir les éléphants.

Hélas, nous les ratons de peu. Près des points d'eau, nous ne voyons que leurs crottes... le guide nous montre comment les analyser (plus ou moins sèches, fourmis dedans ou non). Nous voyons également leur mare-baignoire mais vide. Bref les éléphants ne nous ont pas attendus.

Un bon conseil : ne croyez pas ceux qui vous disent qu'on peut voir les éléphants à n'importe quelle heure de la journée.

Le guide est très loquace et nous explique que lors du coup d'état, la population de tout le pays (une soixantaine d'ethnies) s'est soulevée, unie, pour demander aux soldats ou de les défendre ou de leur donner leurs fusils pour qu'ils puissent se défendre eux mêmes... Ce qui a fonctionné... l'armée s'est mise du côté du peuple...

Petite anecdote : pendant la visite du parc, nous croisons une femme à vélo qui est allée couper de l'herbe à éléphants. Elle se fait réprimander très fort. Le guide nous explique que c'est certainement une femme seule car normalement c'est le travail de l'homme. Cette herbe à éléphant (tige longue et très résistante) est utilisée pour le toit des cases rondes... Il devrait lui saisir son vélo mais ne le fait pas...

Puis ballade le long du fleuve : le Mouhoun. Les pluies ont été abondantes cette année.

Déjeuner sur place et retour à Ouagadougou

 

vendredi 22/01, à Ouagadougou, journée chargée :

1) passage à l'institut national géographique pour situation sur la carte de ouaga de notre centre par ses points GPS. Nous sommes dans l'arrondissement 11 – Secteur 47. Puis direction quartier Kalgondin, notre QG.

 

2) Je vais rendre visite à Awa, elle vend dans la cour de l'école des glaces et des boissons pour les enfants. D'autres femmes vendent des gâteaux ou du pain avec de la sauce et d'autre chose encore... c'est une cantine ambulante... Il y a effervescence. Tous les enfants achètent en même temps une petite choses à manger, il faut suivre pour rendre la monnaie. J'ai commandé des glaces pour la journée des enfants de dimanche. Je lui règle donc 120 petits sachets de jus de fruits congelés (ou sorbets), les différents parfums sont : pains de singe, bissap, etc... pour 9 euros.

 

3) A Kalgondin, nous pouvons admirer un des Moringas en fleurs (L'association « La Matine » nous a fait un don qui nous a permis d'acheter 60 moringas oleifera pour les enfants et les membres de TTBM).

Cette année, l'état et beaucoup d'ONG ont fait planter des moringas oleifera ou « arbre miracle ».

Les 3 personnes de TTBM qui auront les 3 plus beaux moringas, l'année prochaine, seront récompensées. Mais je me demande bien comment on va pouvoir les mesurer ?

 

4) Puis nous nous rendons sur le terrain que nous devons acquérir par Crowdfunding. Hélas, il a été vendu... Mais, cela n'est pas grave car il y avait des contraintes sur ce terrain et après réflexion, il ne s'adapte pas vraiment à notre projet.

 

5) Nous allons ensuite à Dji coffee (le siège de TTBM). Suite aux intempéries, deux murs se sont en partie effondrés. Nous allons construire à cet endroit un hangar pour alphabétisation des femmes en français (c'est en général la langue qu'elles choisissent) et pour donner des cours de soutien aux enfants les mercredis après midi et samedis. Les enfants grandissent et commencent à pouvoir sortir seuls de chez eux. C'est notre nouveau projet. Les travaux vont pouvoir démarrer rapidement.

 

6) Pour le repas de midi, Joël nous invite chez lui.Toute sa famille est là. Son épouse nous a cuisiné un délicieux repas à base de poissons. Il a une maison petite mais fort bien construite et donc solide et sa terrasse est très fraîche et bien ombragée.

 

7) Puis direction le "village artisanal" pour des emplettes.

 

Samedi 23 janvier

Nous allons à pied, tout près de « Chez Justine », il y a un petit marché, nous cherchons des pagnes... et en trouvons de façon inattendue au fond d'une petite boutique. Ces pagnes viennent de Lome (Togo). Les motifs sont très beaux.

Ensuite, J'ai rendez vous avec Arsène, le trésorier de TTBM, Directeur à ouaga pour l'ONG "Compassion internationale". Sa collaboration est précieuse. Nous parlons finances et aussi projets...

Par ordre d'importance : 1) possibilité de forage sur "Dji Coffee"... 2) Hangar pour alphabétisation des femmes et cours de soutien. Une table avec banc en bois blanc coûte 53 €. Un instituteur 3 €/heure, 4 heures par semaine, C'est 60 € par mois (rôle que je me vois bien tenir gratuitement, 3 mois par an, lorsque je serai à la retraite)... 3) Sortie pour les enfants : location minibus pour fasopark (équivalent Kiddy park) + chauffeur + jeux + goûter : 150 €... Personnellement, je préfèrais dépenser ces 150 € à scolariser 2 enfants en plus.

 

Dimanche 24 janvier, c'est la journée rencontres avec les parents, les enfants et les membres de TTBM. Dernier jour sur Ouaga, nous devons être à 17 H à l'aéroport. La présidente de "La Matine" visite de son côté un gros complexe scolaire sur Ouaga.

Nous filons récupérer les glaces, puis les vêtements à distribuer aux enfants, stockés chez Joël et nous nous rendons à Dji Coffee.

Nous avons demandé aux parents d'être tous présents à 13 H car je devrai quitter le terrain à 15 H 30 et nous avons beaucoup de choses à faire.

Certains m'ont dit que cela n'est pas possible, que c'est dans la culture africaine d'être en retard pour toute sorte de raisons plus valables les unes que les autres. Or dans notre culture : être en retard à un rendez vous est un manque de respect.

Mais tout le monde a bien compris l'importance du rendez vous et est à l'heure (seul un enfant n'a pas pu venir)... En fait, pour les rendez vous professionnels, l'heure est respectée.

La journée se passe tambour-battant, de façon moins formelle que lors des années précédentes. Ceci lui donne du naturel et de la légèreté... S'enchaînent discours d'ouverture, distribution de sodas puis récompense des 10 meilleurs élèves (couverture et sac-armoire avec fermeture éclair) distribution de revues Mickey et de vêtements d'occasion pour tous les enfants, puis distribution de bananes et de glaces, et enfin prises de photos.

Les enfants me remettent pour certains une poterie pour d'autres un poème ou une récitation recopiés pour d'autres un dessin. Discours de clôture... Encore quelques photos...

Ouf, on est dans les temps.

On a juste oublié de faire les « photos de famille »...Tant pis, je distribuerai l'année prochaine, à chaque enfant, une photo prise lors de cette journée.

Je remercie les membres de TTBM (et plus particulièrement Joël, le principal organisateur,(il va pouvoir se reposer) pour leur efficacité et les cadeaux qu'ils m'ont fait.

Je remercie le propriétaire de la voiture qui nous a offert deux jours de location.

Mes plus chaleureuses pensées pour Dieudonné, animateur, éducateur exceptionnel...

Je dois partir... j'ai le cœur gros...On se reverra dans un an.

PS : la petite, à droite, en jaune, sur la photo suivante : Nafissatou, a eu des débuts très difficiles...En CP, elle a abandonné en cours d'année, elle a donc refait un CP, puis un CE1, et a redoublé le CE1, ensuite elle est passé au CE2. Et, cette année, elle est 14 ème de sa classe avec 7,24/10, donc dans les 10 meilleurs de TTBM pour 2015.

Nous avons longtemps hésité sur la politique à mener : SBD souhaitant donner une chance à plus d'enfants et donc ne pas autoriser plus d'un redoublement, et TTBM souhaitant maintenir tout enfant dans l'association, avec la volonté des parents bien sûr, pour lui éviter de traîner dans la rue... Finalement, grâce à TTBM, Nafissatou ne sera pas analphabète.

 

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